SOLUTIONS DURABLES I Exemplarité Energie et Climat

Un outil pour mesurer simplement les coûts liés au cycle de vie
L’initiative Exemplarité Energie et Climat a développé un instrument permettant de calculer les coûts de cycle de vie, y compris environnementaux, de différents groupes de produits.
LAURA SCHEIDERER
L’initiative Exemplarité Energie et Climat (EEC) est l’une des douze mesures de la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération. Dans ce cadre, La Poste, le domaine des Ecoles polytechniques fédérales, Genève Aéroport, les CFF, SIG, Skyguide, Suva, Swisscom, le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, ainsi que l’administration fédérale civile s’engagent à améliorer l’efficacité énergétique et la protection du climat dans leurs activités.
Afin de soutenir ces dix acteurs dans la mise en œuvre de leur objectif, le secrétariat de l’EEC a développé un instrument de calcul des coûts liés au cycle de vie, pour une démarche d’achats responsable. Lors de l’acquisition de nouveaux produits, il est en effet important de prendre en considération la rentabilité économique de l’investissement, mais aussi de répondre à des exigences écologiques.
CHIFFRER LE COÛT DES ÉMISSIONS DE CO2
Habituellement, le calcul pour l’achat comprend les investissements initiaux, les coûts annuels tels que l’entretien ou les assurances, les coûts et les bénéfices dus aux risques et aux opportunités et, à la fin du cycle de vie, les coûts d’élimination. L’outil développé par l’EEC prend aussi en compte les préjudices causés à l’environnement par les émissions de gaz à effet de serre et susceptibles de survenir lors de la production, de l’utilisation et de l’élimination des biens acquis. Une étude de l’Office fédéral du développement territorial estime qu’une tonne de CO2 peut être chiffrée à 121,50 francs. L’outil développé par l’ECC utilise donc cette mesure, ainsi que les unités de charge écologique, un principe internationalement accepté reposant sur la méthode de la rareté écologique et basé sur des objectifs environnementaux définis par l’Etat.
En principe, les coûts de cycle de vie peuvent être calculés pour tous les objets. L’EEC s’est toutefois basée sur les besoins de ces dix acteurs afin d’établir un ordre de priorité entre les groupes de produits. En d’autres termes, ce qui est acheté le plus fréquemment doit d’abord être calculable. L’instrument est ainsi disponible pour les technologies de l’information et de la communication (exemple: un écran d’ordinateur), la technologie du bâtiment (exemple: un système de chauffage) et, bientôt, les voitures individuelles.
LE CAS DES VOITURES INDIVIDUELLES
De très nombreux paramètres entrent en jeu dans l’acquisition d’une voiture individuelle. L’initiative Exemplarité Energie et Climat a ainsi demandé le calcul d’un cas exemplaire dans le cadre d’un échange d’expériences entre experts, au mois de septembre dernier. Deux petites voitures comparables ont été choisies, l’une à essence, l’autre à propulsion électrique. Le résultat montre que la voiture électrique est plus chère à l’achat, mais plus avantageuse en termes de fonctionnement, de sorte qu’elle s’avère finalement moins chère si l’on prend en compte l’entier de son cycle de vie. Pour autant, cela ne signifie pas qu’un véhicule électrique est systématiquement l’option la meilleure marché. Et c’est précisément l’intérêt de l’outil de l’EEC: représenter la situation individuelle d’un utilisateur en pondérant au cas par cas de nombreux paramètres, comme le type de moteur, le prix d’achat, la performance, les subventions, la fréquence d’utilisation ou encore la proximité d’une borne de recharge pour les véhicules électriques et la répartition des frais de recharge entre fonds privés et publics.

Dans le cas présenté ici, l’outil de l’EEC présente le résultat comparatif du calcul des coûts de cycle de vie d’un véhicule sous forme de diagrammes facilement lisibles, permettant une interprétation de la situation en un clin d’œil.

♦ Coûts d’acquisition (déduction faite de la contribution, valeur résiduelle)
♦ Coûts des pièces de rechange (déduction faite de la valeur résiduelle)
♦ Coûts de service et de réparation
♦ Coûts d’exploitation
♦ Coûts énergétiques
♦ Coûts externes / Emissions de gaz à effet de serre (fonctionnement et mise en service/élimination)
PHOTOGRAPHIES: ADOBE STOCK